Tu ignores le vide devant toi, les vertiges et la peur tu connais pas... Seule au milieu des loups, tu t'enfonces au bord des précipices. Dans la cité perdue, au travers de la nuit, toi tu vas bien. En travers la douleur et la mélancolie, tout ira bien. Louis & Tamara

Y'avait les journées avec et puis les journées sans. Et aujourd'hui c'était clairement une journée sans. Parce que, pour l'une des premières fois dans ta vie tu n'avais séchée aucun cours de la journée et fallait le dire, c'était pas vraiment de plein gré. Non. C'est juste que t'avais un taux d’absentéisme vachement élevée et t'avais été convoquée dans le bureau de la directrice. D'ailleurs, t'avais pris un sacré savon. Et malgré ton sale caractère légendaire t'avais rien dit. Y avait des fois ou il valait mieux la fermer. Alors t'avais jouée la carte de la petite fille triste et abattu et au lieu de te virer tranquillement de ce pensionnant très sélect, elle avait passée une sorte de marché avec toi. Tu te tenais tranquille pour les quelques semaines à venir et tout été oublié. Tu sentais que ça allait être dure. Parce que t'étais pas tellement du genre à rester assise bien gentiment sur ta chaise mais, t'avais pas vraiment le choix. Même si t'aimais pas spécialement cet endroit avec son défilé de pétasse quotidienne, t'avais pas non plus l'envie d'être renvoyée chez tes parents. Puis c'était pas que tu les aimais pas mais, t'aimais cette indépendance nouvelle. Ne plus avoir ta mère constamment sur ton dos, pouvoir faire ce que tu voulais quand tu le voulais. Alors il était clair dans ta tête que tu n'allais pas retourner à Rome pour rentrer dans une petite université non loin de chez toi. T'avais déjà suée sans et os pour que tes parents te laissent venir ici, c'était pas le moment de tout foutre en l'air. Alors tu serrais les dents en silence et assistait au cours ô combien ennuyeux luttant de toute tes forces pour ne pas t'endormir. Chose plutôt compliqué sachant que la voix du professeur avait un effet soporifique sur ta personne.

Alors t'essayais de penser à autre chose. Quelque chose qui te tiendrait éveiller. Après tout, tu faisais acte de présence. Tu n'étais donc pas obligée d'écouter chaque chose assommante sortant de la bouche du pauvre type en bas de l'amphi. Ton stylo en main, tu le laissais courir le long d'un morceau de papier sans faire réellement attention à ce que tu faisais jusqu'à ce que tu te rendes compte du résultat final. Adriano. Tu avais écris Adriano presque automatiquement et tu rayais soudainement le nom de sorte à ce que plus rien ne soit lisible. Il fallait vraiment qu'il arrête d'hanter tes pensées. Il fallait vraiment que t'arrête de le voir partout et nul part à la fois et surtout, il fallait que tu éclaircisses la situation. Il sortait avec Bianca. Cette espèce de blondasse dans intérêt rêvant de strass et de paillettes. Cette moins que rien essayant à tout prix d'entrer dans le cercle des populaires. Bordel ce que tu l'aimais pas. T'avais envie de lui cracher au visage à chaque fois que tu la croisais dans un couloir. C'était une des raisons qui te donnait principalement envie de rester. Si tu partais de cette endroit tu la laissais seule avec Adriano et les petites chances que t'avais commencé à te créer allait disparaître. Etre réduit à néant. Il en était hors de question. T'allais te battre jusqu'au bout. T'allais lui faire regretter d'être entrée dans vos vies et surtout, t'allais faire en sorte que plus jamais elle ne s'approche de ton meilleur ami dont tu étais tombée amoureuse. De toute manière, elle était déjà en train de perdre. Certes, il ne l'avait pas quitté mais, il n'arrivait pas à te résister et toi, t'aimais savoir qu'elle passait pour la plus grande des connes. Bon, quand les gens seraient au courant tu risquais de passer pour la plus grande des salopes mais, au pire, t'en avais tellement rien à faire que ça te n'atteignais pas.


Un sourire vint étirer tes lèvres presque machiavéliquement avant de s'estomper tout aussi vite. Des crampes se faisaient ressentir dans ton estomac et honnêtement tu te sentais vraiment pas bien. Ça te prenait d'un coup, comme ça, mais t'avais la désagréable impression que t'allais finir par vomir et t'avais pas tellement envie de te donner en spectacle devant tout le monde. Le visage livide, tu te redressais subitement et attrapais ton sac dévalant en courant l’amphithéâtre pour rejoindre les couloirs. Les toilettes, il fallait que t'aille au toilette. Dans une course effrénée tu traversais le bâtiment sous le regard de certain élèves avant de pousser la porte. Sûrement par chance, les pompom girls n'étaient pas en pleine séance de ravalement de façade et personne n'aurait donc le loisir de te voir dans une posture assez délicate. Tu sentais que ça montait et tu poussais la première porte ne pouvant pas te retenir plus longtemps. Sauf qu'il était bien connu que t'étais pas la fille la plus chanceuse au monde et comme pour te foutre une honte international, tu venais gentiment de vomir ton repas sur quelqu'un. Tu te redressais l'air profondément désolée ce qui n'était pas tellement dans tes habitudes et reculait de quelque pas à la recherche d'un quelconque truc qui aurait pu l'aider à se nettoyer. Je suis désolée.. Putain je suis désolée.